Ces entreprises ont un modèle qui offre la possibilité mécanique à ceux qui consomment leurs produits ou services de systématiser des impacts positifs durablement sur le monde qui nous entoure (socialement, environnementalement, économiquement etc.).
Un modèle inspiré du succès de « C’est qui le Patron ?! » qui est devenue la marque nouvelle la plus vendue en France depuis 10 ans (source : Nielsen). L'objectif est de pouvoir orienter nos achats de façon simple et garantie vers ces vecteurs nouveaux de transformation durable de notre consommation.
Le CaS CQLPSuite au succès solidaire rencontré par « C’est qui le Patron ?! », vous avez décidé de vous investir personnellement en 2025 dans le développement et l’accompagnement d’entreprises inspirées par le modèle CQLP. Pouvez-vous nous en dire plus ?Coté consommateurs nous voulons savoir où va notre argent, à quoi il sert et ce qui se passe derrière nos actes d’achat. Face aux enjeux et à cet avenir très incertain qui se profile devant nous, nous avons le moyen de changer positivement les choses via nos actes d’achats. Mais pour cela il faut qu’une nouvelle famille d’entreprises nous garantisse que notre argent a des conséquences positives sur le monde qui nous entoure. C’est cette famille d’entreprises qui voit le jour en 2025 inspirées par le modèle et la réussite collective de CQLP.
Quel modèle auront ces entreprises solidaires qui verront les consommateurs directement associés à leur développement ?Ces entreprises seront détenues (min. 50%) par une fondation de consommateurs. Les bénéfices (min. 50%) sont réinvestis vers des causes solidaires et durables. Les salariés seront payés au juste prix de leur travail ainsi que tous les fournisseurs rattachés à leurs développements. L’entreprise ne peut être cédée ou transmises sans l'accord de la fondation actionnaire.
Pourquoi proposer un tel modèle aux entrepreneurs et aux entreprises existantes ou en cours création ?Le temps des entreprises "jouant perso" avec l’argent de tous est révolu. Il faut désormais que ce vecteur fort qu’est l’entreprise prenne conscience du rôle réel qu’elle joue au nom de tous et de sa responsabilité par procuration. Au final tout le monde sera gagnant et on ne peut plus se permettre de continuer à consommer de la valeur sans organiser un partage plus solidaire et plus durable de celle-ci.
Que vont y gagner les entrepreneurs et les actionnaires qui depuis 50 ans font autrement ?Ils vont y gagner le soutien des consommateurs, dans une proportion jamais vue auparavant, comme ce fut le cas pour CQLP, et surtout ils vont proposer une boussole vers le seul chemin à suivre possible pour la suite. Le modèle à l’ancienne a fait son temps et le tour de magie ne marche déjà plus. Avec ces nouveaux modèles plus partageurs, les consommateurs font un échange gagnant/gagnant avec ceux qui entreprennent : de la transparence et du partage contre un succès et des perspectives.
Pourquoi ça marcherait mieux que ce qui se faisait jusqu’alors ?
Simplement parce que ceux qui consomment ne veulent plus le faire comme avant. La réussite sans précédent de la démarche solidaire « C’est qui le Patron ?! » prouve que la suite sera obligatoirement collective et solidaire. En décidant de partager à la fois la transparence et la valeur de l’entreprise, beaucoup plus de consommateurs se lient à elle dans une relation différente et très durable pour la suite. La preuve est donnée avec CQLP qui, sans pub TV et sans commerciaux dans les magasins, est devenue en seulement quelques mois la marque nouvelle la plus vendue depuis 10 ans en France.
Pourquoi avoir décidé de créer une fondation actionnaire ?J’ai décidé de céder toutes les actions de mes entreprises (dont CQLP) à une fondation pour aider les producteurs et créer en France un nouveau modèle d’entreprises : « Les entreprises du partage ». Une fondation actionnaire permet d’assurer un avenir stable et désintéressé (plus aucun enrichissement personnel n’est possible sur le long terme et les structures ne pourront plus jamais être cédées à des tiers qui auraient des intentions éventuellement moins louables que celles initialement adoptées). Dans le cas de CQLP cela permet de protéger durablement les producteurs qui bénéficieront sur le long terme et sans changements possibles, du soutien de notre initiative collective. Je tiens à remercier d’ailleurs du fond du cœur mes 3 enfants qui ont dû accepter eux aussi d’abandonner toutes formes de priorité ou héritage sur la valeur de l'entreprise, pour que la fondation puisse voir le jour et garantir l'avenir. Cela représente des millions d’euros apportés au bien collectif et je suis fier qu’ils aient participé à cette décision forte qui permet désormais la création de cet autre modèle d’entreprises qui s’offre à nous.
Qu’est ce que les consommateurs vont gagner face au développement de ces entreprises d’un genre nouveau ?Beaucoup de choses ! Notre argent de consommateur sera utilisé à des fins solidaires et durables ! En étant au contact direct de ces entreprises encadrées par un fonctionnement fondamentalement vertueux, nous allons tout savoir sur leur fonctionnement, la répartition et la destination de la valeur créée. En les choisissant prioritairement, on s’assure que nos achats provoquent mécaniquement une cascade de choses positives au niveau social, environnemental, solidaire et durable.
Et le monde politique ? Nous n’avons pas besoin d’attendre que le monde politique change les choses et nous sommes d'ailleurs de plus en plus à ne plus trop y croire. Nos actes d’achat, si nous les coordonnons, ont un pouvoir qu’on n'imagine pas pour changer positivement les choses. Tout se fait mécaniquement et sans efforts particuliers en reconfigurant le logiciel des entreprises destinataires de notre argent. Ce nouveau modèle, par nature, nous assure lors de nos achats une influence positive sur le monde qui nous entoure.
Ce modèle partageur et collectif a permis de faire de CQLP la marque nouvelle la plus vendue de France (classement Nielsen, voir plus bas)
En France, comme le montre ce classement de Nielsen, aucune marque créée par le monde économique depuis 10 ans ne se vend plus que notre marque collective et solidaire "C'est qui le Patron ?!".
Cette marque "que nous avons créée, nous les consommateurs, est la plus vendue pas parce qu'elle est la moins chère mais parce qu'elle est solidaire".
Les trophées de l'impact 2024 by L'Opinion
Comment est né "C'est qui le Patron ?!", qui inspire ce modèle des "entreprises du partage" plus partageur et collectif que vous appelez de vos voeux ?L’aventure a débuté en octobre 2016, au moment où nous consommateurs nous avons découvert que les producteurs de lait ne s’en sortaient pas et ne vivaient pas de leur travail. L’objectif était de sécuriser leurs revenus pour changer positivement les choses pour eux.
Combien de temps a pris la phase de lancement avant l’arrivée des produits en rayon et comment est né ce modèle ?Durant 2 ans et demi l'idée était de créer une entreprise transparente et solidaire mais le modèle n’était pas exactement celui d’aujourd’hui. Tout s’est accéléré et simplifié quand face à l'urgence d'apporter un soutien rapide aux producteurs de lait, j’ai décidé que nous devions totalement sortir du cadre du modèle d'entreprise traditionnelle pour initier une aventure 100% solidaire, partageuse et collective. La coopérative de consommateurs a vu le jour et le modèle actuel de CQLP est né à ce moment-là.
Vous parlez souvent de l'importance de l'indépendance financière, comment avez-vous financé CQLP au début de l’aventure et comment seront financées ces "entreprises du partage" ?J'ai financé seul sur mes propres revenus CQLP et j’ai assumé de m’endetter durant les 2 ans qui ont précédé le lancement car j’étais persuadé qu’une telle aventure devait impérativement voir le jour mais sans fonds ou pression financière de tiers. Pour les nouvelles entreprises nous devons reproduire ce schéma mais en faisant un peu différemment en partant de sociétés existantes ou adossées à des financements organiques et solidaires mais toujours sans pression d'actionnaires pour que l’indépendance reste toujours totale sur le plan financier.
Pour CQLP vous n'avez jamais fait des emprunts bancaires ou accueilli des fonds en 8 ans ?Aucun fonds ni banque n'ont été sollicités effectivement. Pour rester totalement indépendants et ne pas avoir de pression de fonds d'investissement qui auraient peut-être limité notre modèle 100% tourné vers le soutien aux producteurs, j’ai pris à l'époque une deuxième décision qui était d’assumer à titre personnel le remboursement des dettes et investissements sur le long terme en remboursant chaque mois sur mes revenus le passif lié au démarrage de l’aventure.
C’était risqué, non ? Pensez-vous qu'un entrepreneur doive prendre une part de risque personnel comme vous l'avez fait ?Sans doute pas à ce niveau de risques mais un entrepreneur doit être très aligné sur ses intentions et ses valeurs. Rétrospectivement, j'avoue que c'était sans doute osé de faire ainsi, mais je croyais à l’aventure collective et je savais que si nous avions voulu sécuriser les choses dans un fonctionnement traditionnel, nous aurions dû faire entrer des fonds d’investissement ou faire des emprunts à la banque. Cette décision nous a permis de rester au final 100% indépendant et sans dettes directes sur CQLP ce qui change tout pour créer de la valeur et dans notre cas protéger les producteurs.
Vous dites que ces entreprises limitent par nature l’enrichissement personnel pour privilégier le partage. En ce qui vous concerne, êtes-vous devenu riche suite au succès de CQLP et quel est à ce jour votre patrimoine ?Je gagne bien ma vie mais mon patrimoine s’est peu développé c’est vrai en 8 ans 😊 Je possède une petite maison en Ardèche (valeur 80 000 euros que j’ai cédée à mes enfants) et rien d’autre. En revanche je suis heureux chaque jour de voir à quel point ce que j’ai initié aide beaucoup de gens ! Je soutiens via mes revenus d’autres aventures solidaires et des personnes en difficulté car c’est mon objectif personnel et profond depuis longtemps.
Tous les entrepreneurs doivent faire ces choix qui peuvent paraître aussi radicaux pour rester indépendant ?C'était un choix très personnel mais on a pu constater qu'il a été déterminant. Il faut accepter de changer sa vision individualiste des choses. Créer ce type d’entreprises permet de bien vivre et d’être heureux mais il faut accepter l’idée que le succès de son entreprise profite aussi et prioritairement à d’autres que soi.
Vous êtes allé jusqu'à la création d'une fondation actionnaire pourquoi ? La fondation actionnaire est le moyen de sécuriser au maximum un projet vertueux puisqu'elle garantit que les valeurs de départ ne seront jamais dévoyées. Une fondation actionnaire permet d’assurer un avenir stable et désintéressé (plus aucun enrichissement personnel n’est possible sur le long terme et les structures ne pourront plus jamais être cédées à des tiers qui auraient des intentions éventuellement moins louables que celles initiales). Dans le cas de CQLP cela permet de protéger durablement les producteurs qui bénéficieront sur le long terme et sans changements possibles du soutien de notre initiative collective. Je tiens à remercier d’ailleurs du fond du cœur mes 3 enfants qui ont dû accepter eux aussi d’abandonner toutes formes de priorité ou héritage sur la valeur de l'entreprise pour que la fondation puisse voir le jour et garantir l'avenir. Cela représente des millions d’euros apportés au bien collectif et je suis fier qu’ils aient participé à cette décision forte qui permet désormais la création de cet autre modèle d’entreprises qui s’offre à nous.
Cela veut dire quoi concrètement pour l'entrepreneur que vous êtes et pour ceux qui embrasseraient ce modèle des "entreprises du partage" ?Ça veut dire que les consommateurs qui se mobilisent pour assurer le succès de ces entreprises peuvent le faire en ayant des garanties et des repères. Ils savent que leur argent participe à la construction d'un système partageur et solidaire sur le long terme. C'est un engagement fort car pour CQLP mais au final c'est la seule condition pour garantir une protection dans le temps des producteurs et des valeurs de
l'aventure.
Que dites-vous aux entrepreneurs qui trouvent excessives les conditions du cadre des entreprises du partage ? Je leur dis que c'est un choix fort, mais c'est un choix juste et surtout tourné vers le seul avenir possible pour nous tous. Je leur dis que ces entreprises seront choisies prioritairement par les consommateurs qui veulent clairement aujourd'hui que leur argent serve à quelque chose de bien. Je leur dis que ceux qui rêvent encore d'un système magique ou tu captes la valeur à sens unique et sans partage durable va disparaître. Le monde actuel et les enjeux qui l'accompagnent ne peuvent plus se permettre autre chose que cette indispensable évolution.
Toute l’économie devra évoluer dans cette direction ?
Oui, c'est écrit et je peux le mesurer d'ailleurs au nombre de grands patrons qui me confient que même eux en sont intimement persuadés. C'est juste une question de temps et ils le savent tous. Nous arrivons à la fin d’une ère durant laquelle les entreprises utilisaient de l’argent issu de chacun d’entre nous sans véritable soucis de partager et de mieux répartir la valeur (socialement, environnementalement etc.). Un nouveau modèle plus solidaire est désormais nécessaire pour rendre durable notre avenir commun et le succès de CQLP nous prouve qu’une autre voie est possible.
Vous avez créé ou participé à la création d’autres entreprises inspirées de ce modèle solidaire, lesquelles ?Oui, toutes les entreprises que j'ai créées ou co-fondées sont porteuses de la même philosophie solidaire. « Sols et Fruits » créée avec Renan Even aide depuis 11 ans 109 producteurs de fruits et légumes en échangeant de la qualité contre une juste rémunération, « Les Gueules Cassées » qui lutte contre le gaspillage alimentaire en soutenant les producteurs, « C’est qui le Patron ?! » et un petit nouveau « Krewzer » porté par un jeune entrepreneur français Thibault Pousse qui lance dans le monde de la musique une aventure collective et solidaire inspirée directement par CQLP (aujourd'hui 1 % des artistes captent 96% des revenus du monde musical, ça doit/va changer !).
Comment faire pour rejoindre cette famille nouvelle d'entreprises ? Nous rencontrons beaucoup d'entrepreneurs et d'entreprises depuis quelques semaines et nous annoncerons chaque mois en 2025 la liste des nouvelles "entreprises du partage" pour que côté consommateurs nous puissions orienter nos achats prioritairement vers elles.